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Édition du lundi 19 novembre 2018
Énergie

Bilan sur l'électricité en France : ce qu'il faut retenir du rapport de RTE

Dans le cadre de la préparation de la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), RTE (Réseau de transport d’électricité) a publié son Bilan prévisionnel de l’équilibre offre-demande d’électricité en France pour la période 2018-2023. « Document de référence prévu par le code de l’énergie », il a « pour but de faire le lien entre les décisions et les évolutions relatives à la consommation et au parc de production d’électricité et le fonctionnement effectif du système électrique ».
Les auteurs du rapport décrivent ainsi les trajectoires de développement des différentes énergies. Après avoir annoncé la fermeture des centrales au charbon d’ici à 2022, « un enjeu de premier plan pour les années à venir »  dont le calendrier fait l’objet « d’incertitudes », le gouvernement s’était donné pour défi « d’augmenter le rythme de développement des énergies renouvelables ». Résultat : RTE note « une inflexion progressive du développement des énergies renouvelables terrestres »  et « un retard dans la mise en service des premiers parcs éoliens en mer ». La mise en service d’un premier parc éolien en mer n’est en effet pas à attendre avant 2021.
En résumé, RTE « table sur une accélération progressive (conduisant à atteindre très rapidement la trajectoire médiane) et une tenue des nouveaux délais annoncés pour l’éolien en mer. Pour l’éolien terrestre, il s’appuie sur un respect de la trajectoire médiane en moyenne au cours des prochaines années ».
Pour ce qui est de la consommation d’électricité, RTE pointe « une évolution stable depuis le début des années 2010 ». Une tendance confirmée en 2017. « Dans le détail, la diminution de la consommation dans les secteurs résidentiel et tertiaire a été compensée par un rebond conjoncturel très net dans le secteur industriel ».

Nucléaire : vers des « indisponibilités simultanées de plusieurs réacteurs »  en hiver
Il existe en revanche des « incertitudes »  sur le charbon mais aussi sur le nucléaire. La première concerne les choix publics sur l’évolution du parc, la trajectoire d’évolution de la capacité nucléaire n’étant « pas encore fixée ». « La nouvelle PPE permettra de clarifier la trajectoire définitive pour les dix années à venir ».
La deuxième incertitude porte « sur les conditions techniques de prolongation des réacteurs au-delà de 40 années d’exploitation, et sur le fonctionnement du système électrique durant la phase où des travaux spécifiques seront réalisés à cet effet ». Au cours des cinq prochaines années, une quinzaine de réacteurs nucléaires atteignent l’échéance de leur quatrième réexamen périodique de sûreté. Ainsi, selon RTE, « la poursuite du fonctionnement des réacteurs au-delà de leur quatrième réexamen de sûreté est une étape industrielle importante, qui risque d’entraîner des indisponibilités simultanées de plusieurs réacteurs lors des périodes hivernales ».
Dernière incertitude : « Les modalités et le calendrier de la transition entre la fermeture des réacteurs de Fessenheim et la mise en service de l’EPR de Flamanville », dont la mise en service a été « plusieurs fois repoussée ». « À ce stade, il n’existe pas d’échéance faisant consensus sur sa mise en exploitation ». Les deux calendriers ne pourraient toutefois plus être dépendants l’un de l’autre, est-il écrit dans le document. « La date finalement retenue pour la fermeture des réacteurs de Fessenheim pourrait ainsi ne pas coïncider avec la mise en service de l’EPR. À cet égard, l’ASN a récemment indiqué avoir reçu une notification du producteur sur l’absence de prolongation des réacteurs de Fessenheim au-delà de 40 ans. » 
L.G.
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